À vous qui vous sentez dépassé : un message sincère si vous pensez être atteint du syndrome de Diogène
Ce n’est pas de votre faute. Et surtout, vous n’êtes pas seul.
Peut-être que vous êtes tombé ici un peu par hasard. Peut-être que vous avez tapé quelques mots dans un moteur de recherche, un peu timidement. Peut-être que vous avez déjà entendu ce mot étrange, Diogène, et qu’il a résonné douloureusement.
Alors, prenons le temps. Juste un instant.
Respirez.
Ce texte est pour vous. Pas pour vous juger. Pas pour vous faire la leçon. Pas pour vous vendre quoi que ce soit. Juste pour vous parler. Avec respect. Avec humanité. Avec lucidité aussi. Car la situation dans laquelle vous vivez aujourd’hui est peut-être difficile, pesante, silencieuse, mais elle peut changer. Et ce changement, vous avez le droit de l’envisager. À votre rythme. Sans honte.
Ce texte est pour vous.
Peut-être que vous vous reconnaissez
Vous vivez peut-être dans un appartement encombré. Très encombré. Peut-être que vous avez arrêté d’ouvrir les volets. Que vous avez fermé la porte à double tour depuis des mois. Que vous évitez les appels. Que vous ne laissez plus entrer personne. Peut-être que vous vous êtes un peu effacé du monde. Un peu plus chaque jour.
Et au fil du temps, les objets ont commencé à s’accumuler. Parfois sans que vous vous en rendiez compte. D’autres fois pour combler un vide. Par sécurité. Par besoin de vous protéger. Les gestes du quotidien sont devenus trop lourds. Ranger, nettoyer, jeter… Tout cela semble insurmontable.
C’est une spirale. Et ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas une paresse. C’est une souffrance.
Le syndrome de Diogène, ce n’est pas une étiquette : c’est un signal d’alerte
On utilise ce mot — Diogène — un peu rapidement parfois. Mais derrière ce nom se cache un ensemble de réalités bien plus complexes. Le syndrome de Diogène n’est pas une maladie au sens strict. C’est un ensemble de comportements, souvent liés à des traumatismes, à des événements de vie marquants, à un isolement, à un mal-être profond.
C’est une façon de faire face. Une manière de survivre, même si elle est douloureuse.
Ce que vous vivez n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’hommes et de femmes, de tous âges, se retrouvent dans cette situation. La souffrance prend différentes formes. La vôtre mérite qu’on la regarde avec sérieux, sans moquerie, sans distance.
Vous avez encore le droit de choisir
Aujourd’hui, vous avez peut-être l’impression que tout est figé. Que le logement est devenu un fardeau. Que votre quotidien est bloqué. Vous vous sentez peut-être coupable, honteux, inutile. Peut-être même que vous n’avez plus envie de vous battre.
Mais laissez-moi vous dire ceci : tant que vous respirez, tant que vous lisez ces lignes, il y a quelque chose qui vit encore en vous. Un espoir, même petit. Une envie de faire autrement. Une envie d’être regardé autrement.
Et cette envie-là, elle est précieuse.
Ce que vous ressentez est légitime
La honte que vous ressentez, ce sentiment d’échec, cette peur d’être jugé… tout cela est normal. Mais ce sont aussi des chaînes. Des chaînes invisibles, mais puissantes.
Vous avez peut-être l’impression que personne ne peut comprendre ce que vous vivez. Et pourtant, il existe des personnes formées, compétentes, bienveillantes, qui savent ce que cela veut dire. Des personnes qui ont déjà vu des logements comme le vôtre. Des situations peut-être même plus graves. Et qui ne vous jugeront pas.
Parce que ce que vous vivez est un appel à l’aide silencieux. Parce que vous avez le droit de demander du soutien. Et vous avez surtout le droit d’en recevoir.
Comment commencer à se relever, sans se brusquer
Vous n’avez pas besoin de tout changer d’un coup. Vous n’avez pas à faire disparaître des années d’encombrement en un week-end. Ce n’est ni réaliste, ni sain. Il ne s’agit pas de performance. Il s’agit de vous.
Voici quelques pistes, seulement si vous vous sentez prêt :
1. Reconnaître la situation sans vous en accabler
Oui, votre logement est dans un état difficile. Mais cela ne veut pas dire que vous êtes quelqu’un de sale ou de mauvais. Cela veut juste dire que vous avez traversé quelque chose de dur.
2. Écrire ou parler de ce que vous vivez
Tenez un carnet, même quelques lignes par jour. Ou parlez-en à une personne de confiance. Même si ce n’est qu’un mot. L’important, c’est de faire exister ce que vous ressentez.
3. Faire un tout petit geste
Un sac. Un coin de table. Une fenêtre entrouverte. Pas plus. Juste pour dire : je ne suis pas prisonnier à vie de cet espace. C’est vous qui définissez ce que vous êtes capable de faire. Pas les autres.
4. Ne pas refuser l’aide par principe
Il existe des services adaptés, discrets, professionnels. Des personnes qui savent comment intervenir dans ce type de situation. Qui comprennent. Qui savent qu’un objet n’est pas qu’un objet. Qu’un tas n’est pas qu’un désordre. Et qui respecteront vos limites.
L’extérieur ne dit pas tout de vous
Vous n’êtes pas votre appartement. Vous n’êtes pas vos piles de journaux. Vous n’êtes pas votre évitement, ni vos silences. Vous êtes une personne. Complexe. Unique. Qui a vécu des choses difficiles. Mais qui peut aussi vivre d’autres choses.
Même si vous n’y croyez pas encore, même si vous avez déjà renoncé dix fois. Vous avez encore cette possibilité de vous réconcilier avec votre espace, avec vos gestes, avec vous-même.
Et cela commence souvent par une phrase très simple : j’ai le droit de demander de l’aide.
À quoi ressemble un accompagnement bienveillant
Si vous décidez un jour de faire appel à des professionnels — psychologue, assistant social, ou service de nettoyage adapté — sachez que cela ne signifie pas renoncer à votre intimité. Un bon accompagnement commence par l’écoute. Par le respect de vos choix. Par la lenteur, parfois. Par la discrétion, toujours.
Les bons intervenants sauront :
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Prendre le temps de comprendre ce que vous vivez
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Agir uniquement avec votre accord
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Respecter votre rythme et vos émotions
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Vous redonner une place active dans le processus
Parce qu’il ne s’agit pas de tout effacer. Il s’agit de retrouver un environnement de vie dans lequel vous pouvez respirer à nouveau.
Rien n’est figé, tout peut évoluer
Vous avez peut-être l’impression que la situation est irrattrapable. Mais c’est faux. Il existe des dizaines d’exemples de personnes qui ont vécu ce que vous vivez. Qui ont été dépassées. Et qui, un jour, parfois après des mois de silence, ont accepté d’être aidées. Et leur vie a changé. Doucement, mais profondément.
Vous n’avez pas besoin d’être guéri pour commencer à aller mieux.
Vous avez juste besoin de vous autoriser à faire un premier pas.
Un dernier mot, rien que pour vous
Ce texte, vous êtes peut-être allé jusqu’au bout. Ou peut-être que vous l’avez lu en diagonale. Peu importe. Ce qui compte, c’est que quelque chose en vous a décidé de ne pas fuir, cette fois.
Prenez ce geste comme une victoire. Même infime. Même fragile.
Et souvenez-vous de ceci : vous avez le droit d’être aidé sans être jugé. Vous avez le droit de vivre dans un logement propre, respirable, accueillant. Vous avez le droit d’exister autrement que dans le silence et la peur.
Vous avez le droit d’espérer.
Ressources et pistes complémentaires
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Psychologues cliniciens : pour entamer un travail de fond sur les causes émotionnelles
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Assistants sociaux : pour vous orienter vers les dispositifs d’aide
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Services spécialisés en syndrome de Diogène comme Nova Clean : pour une remise en état de votre logement sans jugement
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Forums et communautés anonymes : pour échanger en toute confidentialité avec d’autres personnes dans la même situation
Le droit à la dignité, en toutes circonstances
Le syndrome de Diogène n’est pas une fin en soi. Il est une expression, parfois brutale, d’un mal-être qu’il est possible d’apaiser. Derrière chaque désordre apparent, il y a une personne avec une histoire, une dignité, une volonté souvent étouffée.
Vous n’avez pas à porter cela seul. Des solutions existent. Et si ce texte vous a parlé, peut-être est-ce déjà un premier pas vers un peu plus de lumière.
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