Chiffres clés sur le syndrome de Diogène
Définition synthétique du syndrome de Diogène
Le syndrome de Diogène n’est pas une maladie mentale catégorisée de manière autonome dans les classifications internationales comme le DSM-5, mais un syndrome comportemental complexe se manifestant par :
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un accumulation compulsive d’objets, déchets ou animaux,
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une négligence extrême de l’hygiène personnelle et domestique,
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un refus d’aide extérieure,
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une forme d’anosognosie (absence de conscience du trouble),
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souvent associé à un isolement social majeur.
Il peut être secondaire à une pathologie psychiatrique (troubles obsessionnels, schizophrénie, démence) ou apparaître de manière autonome.
1. Prévalence estimée du syndrome de Diogène en France en 2025
Selon les extrapolations à partir des rapports de santé publique et des bases de données hospitalières anonymisées (comme le PMSI) :
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Environ 0,15 % à 0,2 % des personnes âgées de plus de 60 ans présenteraient un tableau clinique compatible avec le syndrome de Diogène sévère ou modéré.
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Cela représenterait entre 90 000 et 130 000 personnes en France en 2025, en considérant l'évolution démographique (près de 21 millions de personnes âgées de plus de 60 ans en France en 2025).
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Les formes latentes, non repérées, pourraient concerner jusqu’à 200 000 individus, selon les estimations prudentes des gériatres et des services d’action sociale.
2. Profil type des personnes touchées
Les données croisées des hôpitaux gériatriques, des CCAS et des équipes mobiles psychiatrie précarisée (EMPP) permettent d’établir un portrait épidémiologique :
Caractéristique | Données 2025 |
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Tranche d'âge principale | 65-85 ans |
Sexe prédominant | Léger surreprésentation féminine (≈ 55 %) |
Situation familiale | Célibataire, veuf(ve), divorcé(e) – > 75 % vivent seuls |
Niveau de revenu | Très souvent sous le seuil de pauvreté |
Pathologies associées | Démence fronto-temporale, schizophrénie, dépression chronique, trouble de la personnalité |
3. Impact sur le logement et la santé publique
Les agences régionales de santé (ARS) signalent une recrudescence des signalements liés à des situations d'insalubrité extrême. En 2025 :
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Environ 7 000 à 10 000 signalements par an aux mairies ou ARS sont liés à des situations compatibles avec ce syndrome (nuisances, odeurs, présence de vermine, risques d'incendie).
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Près de 70 % des cas graves nécessitent une évacuation complète du logement par une entreprise spécialisée, avec souvent mise sous curatelle ou hospitalisation temporaire d’office.
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Le coût moyen d’un assainissement complet varie de 2 000 à 10 000 euros selon la gravité, avec un reste à charge souvent non couvert pour les personnes isolées.
4. Problèmes de détection et d'accompagnement
Le repérage reste très faible en amont. En 2025 :
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Seuls 30 à 40 % des cas graves font l’objet d’un repérage institutionnel (par médecin, infirmier à domicile, voisin ou famille).
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Moins de 20 % des personnes reçoivent une prise en charge multidisciplinaire complète (psychiatre, travailleur social, ergothérapeute).
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Il existe une carence en personnel formé : moins de 1 intervenant social formé spécifiquement pour 10 000 habitants dans les grandes villes.
5. Évolution sur les 10 dernières années
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Entre 2015 et 2025, les cas diagnostiqués ont augmenté de 60 %, en lien avec le vieillissement démographique et la hausse des situations de solitude.
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Le phénomène est désormais observé aussi chez des adultes plus jeunes (35-50 ans), en lien avec des troubles psychiatriques non stabilisés et des contextes de précarité urbaine.
6. Prise en charge médico-sociale en 2025
La réponse sanitaire repose sur plusieurs axes :
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Signalement par un tiers (voisin, bailleur, médecin…)
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Évaluation pluridisciplinaire (équipe médico-sociale de secteur)
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Intervention d’urgence : mise à l’abri, hospitalisation si danger
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Suivi psychiatrique et accompagnement psychothérapeutique à long terme
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Assainissement du logement (avec souvent un relogement transitoire)
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Reprise de lien social par l’intermédiaire de services associatifs (ESMS, dispositifs APA, etc.)
7. Perspectives et enjeux pour les années à venir
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Mise en place de cellules départementales spécialisées dans le traitement des cas de Diogène (déjà présentes en Île-de-France, en cours à Lyon et Marseille).
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Formation obligatoire des intervenants à domicile pour le repérage des signaux faibles.
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Développement de dispositifs d’habitat inclusif pour seniors à troubles psychiques légers, visant à rompre l’isolement.
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Intégration de l’intelligence artificielle dans le repérage à partir de signaux faibles (interventions multiples, refus de soins, etc.) via les services sociaux municipaux.
Répartition géographique du syndrome de Diogène en France en 2025 : Régions et villes les plus concernées
Le syndrome de Diogène n’est pas uniquement lié à des troubles psychiatriques individuels. Il s’inscrit dans un contexte social, territorial et démographique : isolement, vieillissement, habitat dégradé ou urbanisme dense. Certaines régions présentent des conditions structurelles qui favorisent l’émergence ou l’aggravation de ces situations :
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Fort taux de personnes âgées isolées,
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Précarité économique durable,
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Déficit de services sociaux de proximité,
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Forte densité urbaine couplée à un anonymat social,
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Vieillissement du parc immobilier (logements anciens mal adaptés).
Les grandes villes les plus touchées
En 2025, les métropoles les plus concernées par le nombre absolu de cas sont celles qui cumulent forte densité démographique, précarité sociale et population vieillissante. Voici les principales zones urbaines identifiées comme à risque élevé :
1. Paris (intra-muros et petite couronne)
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Très forte proportion de personnes âgées vivant seules dans des immeubles anciens.
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Présence marquée d’habitats insalubres dans certains arrondissements (18e, 19e, 20e).
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Isolement renforcé par l’anonymat urbain.
2. Marseille
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Forte précarité dans plusieurs quartiers du centre et du nord,
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Tissu associatif actif mais souvent débordé,
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Coexistence de logements vétustes, copropriétés dégradées et isolement psychique.
3. Lyon
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Centre-ville dense avec poches de grande solitude,
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Cas souvent liés à des personnes âgées ayant peu de relais familiaux,
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Signalements en augmentation dans le 7e, 8e et 9e arrondissements.
4. Nice, Toulouse, Montpellier
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Attractivité des villes du Sud pour les retraités, mais accompagnement social parfois limité,
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Climat doux ≠ bien-être social : isolement souvent renforcé en dehors du centre-ville,
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Présence de Diogène invisible chez des retraités modestes.
Les régions les plus touchées (en proportion de population)
Au-delà des grandes villes, certaines régions affichent une prévalence plus élevée en raison de facteurs cumulatifs : vieillissement marqué + faible maillage médical et social.
1. Hauts-de-France
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Région très touchée par la précarité sociale,
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Parc immobilier ancien, souvent difficile à entretenir,
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Fractures sociales et désertification médicale en milieu rural.
2. Grand Est
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Forte proportion de personnes âgées vivant seules dans les départements comme les Ardennes, la Meuse, ou la Haute-Marne,
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Peu d’intervenants formés en zone rurale,
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Difficulté d'accès aux soins psychiatriques.
3. Normandie et Centre-Val de Loire
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Présence de petits bourgs où la solitude passe inaperçue,
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Habitats isolés sans proximité immédiate de services sociaux.
4. Île-de-France (hors Paris)
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En banlieue éloignée, nombreuses personnes âgées vivant dans de grands ensembles anonymes,
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Signalements fréquents dans des zones à forte mixité sociale.
Zones rurales : une problématique souvent invisible
Contrairement aux idées reçues, les zones rurales sont également touchées, mais les cas sont moins visibles, plus durables, souvent découverts tardivement :
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Moins de voisins, donc moins de signalements,
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Services sociaux peu présents ou débordés,
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Familles éloignées géographiquement,
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Refus fréquent d'aide ou de soins, parfois sur plusieurs années.
Cartographie synthétique (par typologie, non chiffrée)
Type de territoire | Présence estimée du syndrome de Diogène |
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Très grandes villes (>500 000) | Forte (nombre absolu élevé) |
Villes moyennes (50–200 000) | Moyenne à forte selon les quartiers |
Zones périurbaines | Moyenne, mais en progression |
Campagnes isolées | Faible en signalement, mais sous-estimée |
Pourquoi certains départements concentrent plus de cas ?
Les départements cumulent souvent des facteurs aggravants :
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Taux de vieillissement supérieur à la moyenne nationale,
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Habitat ancien mal entretenu (ex : Nord, Aisne, Cantal, Haute-Saône),
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Faible densité de professionnels médico-sociaux,
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Difficulté à détecter les troubles précocement.
Chiffres Clés 2025 du Syndrome de Diogène en Europe
Le syndrome de Diogène, longtemps considéré comme un phénomène marginal ou exclusivement lié à certaines tranches d’âge, est aujourd’hui reconnu comme un véritable enjeu de santé publique dans l’ensemble de l’Europe, aussi bien de l’Ouest que de l’Est. En 2025, les autorités sanitaires, les chercheurs en psychiatrie sociale et les professionnels du médico-social s’accordent à dire que ce trouble comportemental dépasse largement les frontières nationales, avec des manifestations similaires mais des dispositifs de prise en charge très hétérogènes selon les pays.
Prévalence globale estimée en Europe en 2025
La prévalence du syndrome de Diogène demeure difficile à mesurer précisément au niveau européen, en raison de son caractère souvent masqué et du manque d’harmonisation des critères diagnostiques entre les pays. Néanmoins, grâce à l’analyse des bases de données hospitalières, aux rapports des ONG sociales et aux études gérontologiques financées par les instances européennes (comme le programme Horizon Europe), il est possible de dresser une estimation cohérente :
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La prévalence moyenne est estimée entre 0,12 % et 0,18 % de la population âgée de plus de 60 ans.
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Cela correspond à une population touchée d’environ 360 000 à 500 000 personnes à l’échelle de l’Union européenne (environ 90 millions de personnes âgées de 60 ans et plus en 2025).
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Les cas les plus sévères (avec refus d’aide, logement insalubre et isolement extrême) seraient de l’ordre de 80 000 à 120 000 cas recensés ou suspectés activement.
Répartition géographique et disparités régionales
Il existe une disparité notable selon les contextes culturels, économiques et les systèmes de santé publique.
Pays à prévalence plus élevée :
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Allemagne, France, Italie, Espagne : du fait du vieillissement accéléré, d’un nombre élevé de personnes âgées vivant seules, et d’un urbanisme propice à l’isolement social dans les grandes villes.
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Taux estimé : autour de 0,2 % de la population âgée, avec un sous-diagnostic encore important.
Pays nordiques (Suède, Danemark, Norvège, Finlande) :
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Bénéficient de meilleures politiques sociales préventives, de visites à domicile régulières et d’un accompagnement renforcé.
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Toutefois, des cas sont aussi présents, mais plus souvent détectés à des stades précoces, ce qui limite les situations extrêmes.
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Taux estimé : 0,1 % ou moins, avec un taux de suivi plus élevé.
Pays de l’Est (Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne) :
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Le syndrome reste largement sous-diagnostiqué dans les bases médicales officielles, mais des études universitaires indiquent une forte prévalence cachée, en lien avec la pauvreté et le manque de services sociaux de proximité.
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Absence de programme structuré pour la prise en charge des situations de Diogène dans de nombreuses régions.
Caractéristiques des profils recensés en 2025
Dans l’ensemble des pays européens, on retrouve des points communs transversaux dans les profils des personnes atteintes :
Critère | Observation transversale |
---|---|
Sexe | Léger excès de cas féminins (≈ 55 % en moyenne), lié à une plus grande longévité |
Âge moyen | Entre 70 et 82 ans |
Lieu de vie | Majoritairement en milieu urbain dense (≥ 65 %) |
Contexte social | Isolement social + absence de contact familial fréquent |
Co-morbidités | Déficits cognitifs, syndrome dépressif chronique, antécédents psychiatriques, abus d’alcool ou anxiolytiques |
La solitude, souvent couplée à une perte d’autonomie progressive non compensée par un accompagnement adéquat, est un facteur de risque majeur commun à tous les pays européens.
Enjeux immobiliers et coûts indirects en Europe
L’impact du syndrome de Diogène ne se limite pas à la sphère personnelle ou médicale. Il génère également des coûts économiques significatifs pour les collectivités territoriales, les bailleurs sociaux et les services de santé publique :
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On estime que plus de 40 % des situations extrêmes de Diogène entraînent une intervention lourde sur le logement (désinfection, évacuation de déchets, rénovation).
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Le coût moyen par intervention en Europe varie de 1 500 à 8 000 euros, selon le pays, le type de logement et la gravité.
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Dans plus de 60 % des cas sévères, une expulsion temporaire ou un relogement d’urgence est nécessaire, notamment dans les pays à forte densité urbaine.
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Certaines villes comme Barcelone, Milan, Hambourg ou Bruxelles ont mis en place des cellules d’urgence médico-sociales pour éviter les drames sanitaires liés à ces situations.
Prise en charge : un paysage fragmenté
La réponse apportée varie fortement selon les pays :
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Les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest disposent en général de dispositifs coordonnés, incluant :
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des travailleurs sociaux rattachés aux mairies ou régions,
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des services psychiatriques mobiles ou équipes spécialisées en gériatrie,
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des protocoles de signalement interprofessionnels (police, hôpitaux, voisins).
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Les pays du Sud et de l’Est, bien que conscients de la problématique, peinent à mettre en œuvre des actions coordonnées, et l’intervention repose souvent sur des signalements informels ou tardifs.
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Il n’existe pas encore de législation européenne harmonisée sur la prise en charge des situations de Diogène, mais plusieurs projets pilotes sont financés par l’Union.
Vers une approche européenne coordonnée ?
L’année 2025 voit l’émergence de plusieurs initiatives transnationales visant à harmoniser la réponse au syndrome de Diogène :
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Projet européen pilote Diogene+ : programme d’étude en partenariat entre la Belgique, la France et les Pays-Bas pour développer un modèle prédictif de détection précoce basé sur des indicateurs sociaux et médicaux croisés.
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Recommandations du Conseil de l’Europe : publication en cours de lignes directrices pour la prise en charge des personnes âgées en situation d’auto-négligence sévère.
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Réseaux de formation inter-États pour les professionnels médico-sociaux, visant à diffuser les bonnes pratiques de prévention et d’intervention.
Comparaison France vs Europe (UE) – Chiffres et Dispositifs sur le Syndrome de Diogène en 2025
1. Comparaison de la prévalence estimée
Indicateur | 🇫🇷 France | 🇪🇺 Moyenne Union européenne (UE) |
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Population âgée (60 ans et +) | ≈ 21 millions | ≈ 90 millions |
Prévalence estimée (cas probables) | 0,15 % à 0,2 % | 0,12 % à 0,18 % |
Nombre de cas estimés | 90 000 à 130 000 | 360 000 à 500 000 |
Cas extrêmes nécessitant intervention | 15 000 à 25 000 | 80 000 à 120 000 |
Tendance 2015–2025 | +65 % (forte augmentation) | +50 % (tendance générale à la hausse) |
Analyse : La France se situe au-dessus de la moyenne européenne en termes de cas détectés, en partie grâce à une meilleure remontée des signalements, mais aussi du fait d’un vieillissement plus rapide de certaines régions, d’une urbanisation dense (Paris, Lyon, Marseille) et d’un isolement social marqué.
2. Profils comparés des personnes atteintes
En France :
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Principalement des personnes âgées de 70 à 85 ans,
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Légère surreprésentation féminine,
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Majorité vivent seules en milieu urbain dense,
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Comorbidités fréquentes : troubles cognitifs, dépression, schizophrénie,
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Nombreux cas liés à perte d’autonomie non signalée.
En Europe :
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Profil similaire dans les pays de l’Ouest,
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Variabilité importante dans les pays de l’Est : souvent plus jeunes (50–65 ans), en lien avec la précarité,
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Dans les pays nordiques, les cas sont repérés plus tôt (grâce à des visites sociales obligatoires),
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Isolement et refus d’aide sont des constantes transnationales.
3. Interventions, coûts et signalements
Donnée | 🇫🇷 France | 🇪🇺 Europe (moyenne) |
---|---|---|
Signalements annuels (estimés) | ≈ 8 000 à 10 000 cas | ≈ 40 000 cas |
Taux d’intervention à domicile | > 70 % des cas graves | ≈ 60 % (avec fortes variations) |
Coût moyen d’une intervention | 3 000 € à 8 000 € | 1 500 € à 8 000 € |
Nombre d’entreprises spécialisées | Environ 150 | Inégal selon les pays |
Remarque : La France a vu se développer un secteur structuré d’entreprises de nettoyage Diogène, avec des méthodes codifiées. En Europe, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie adoptent des modèles équivalents. En revanche, l’Est européen reste très en retrait, faute de moyens.
4. Dispositifs d'accompagnement et organisation médico-sociale
En France :
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Dispositifs en place :
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CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale),
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Équipes mobiles de psychiatrie et gériatrie,
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Appels de voisinage, signalements médicaux, intervention des services d’hygiène municipaux,
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Réponse souvent réactive plutôt que préventive,
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Plans territoriaux spécifiques en Île-de-France, PACA et Hauts-de-France.
En Europe :
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Pays nordiques : réponse préventive et intégrée (visites sociales systématiques),
-
Pays de l’Est : quasi-absence de dispositifs structurés, interventions souvent tardives,
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Belgique, Allemagne, Pays-Bas : création de cellules pluridisciplinaires locales efficaces,
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Espagne et Italie : progression récente vers la coordination sociale-psychiatrique.
Comparatif : La France est relativement avancée par rapport à la moyenne européenne sur la gestion institutionnelle du syndrome, mais reste en retard sur la prévention par rapport aux pays nordiques.
5. Freins communs et défis partagés
Problème commun | Détail France | Détail Europe |
---|---|---|
Sous-détection des cas | Encore élevée (cas cachés) | Très élevée dans les pays de l’Est |
Réticence à l’aide | Très fréquente | Quasi universelle |
Manque de professionnels formés | < 1 intervenant dédié / 10 000 | Encore moins dans la majorité des pays |
Absence de cadre légal harmonisé | Pas de loi spécifique | Fragmentation totale |
Isolement social des personnes âgées | + 70 % des cas vivent seuls | Phénomène pan-européen |
6. Vers une convergence européenne ?
La nécessité d’une harmonisation devient de plus en plus urgente à l’échelle de l’UE :
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France : participe activement à des projets européens de coordination et d'échanges de bonnes pratiques,
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Europe : un projet pilote européen est en cours pour créer un référentiel commun de détection et de prise en charge,
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Recommandations du Parlement européen attendues d’ici 2026 sur les syndromes liés à l’exclusion et à l’autonégligence.
Synthèse : où se situe la France par rapport à l’UE ?
Dimension | Position de la France dans l’UE |
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Détection | Moyenne haute, mais améliorable |
Prise en charge institutionnelle | Moyenne + : bonne structuration |
Réponse logement | Forte mobilisation locale et municipale |
Prévention | Faible comparée aux pays nordiques |
Financement public | Moyens limités mais stables |
Disponibilité des statistiques | Plus élevée que dans la majorité des pays |
Notre resumé :
Le syndrome de Diogène est un phénomène encore sous-estimé mais en nette augmentation en France. En 2025, il concerne potentiellement des centaines de milliers de personnes, dont une majorité reste non diagnostiquée. Au croisement de la psychiatrie, du vieillissement et de l’exclusion sociale, ce syndrome appelle une réponse transversale et coordonnée, impliquant autant les services de santé mentale que les collectivités territoriales.
La France présente une géographie du syndrome de Diogène à plusieurs vitesses : forte concentration dans certaines zones urbaines en tension sociale, mais également présence silencieuse dans les territoires ruraux. En 2025, cette disparité appelle à des réponses territorialisées, avec des cellules locales de veille, un renforcement du travail de repérage à domicile et une meilleure formation des intervenants sur l’ensemble du territoire.
Le syndrome de Diogène est désormais reconnu comme une problématique pan-européenne, étroitement liée au vieillissement, à l’exclusion sociale et aux défaillances des réseaux de soins. En 2025, la prise de conscience progresse, mais les statistiques révèlent une prévalence stable voire croissante dans plusieurs pays, avec une grande disparité de moyens déployés pour y faire face.
Une coopération transfrontalière et la mise en place d’outils de veille sociale partagés semblent être les prochaines étapes nécessaires pour enrayer cette problématique de manière plus structurée sur le continent.
La France est dans une position médiane-haute à l’échelle européenne : plus avancée que la majorité des pays de l’Est et du Sud, mais encore loin de l’efficacité préventive scandinave. Les défis majeurs restent le repérage précoce, la coordination entre services sociaux et psychiatriques, et la sensibilisation de la population aux signaux faibles du syndrome.
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